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Les caractéristiques de la société anonyme (SA)

La Société Anonyme (SA) est une forme de société qui est le plus souvent employée dans le cadre de gros projets ou d’entreprises cotées en bourse. Il est important de noter que la SA est très complexe et ne convient pas à la majorité des porteurs de projet. Nous vous présentons les principales caractéristiques légales de la SA.

Nous ne couvrirons pas ici les spécificités particulières liées à la SA dont les titres sont admis à la négociation sur un marché réglementé.

La Société Anonyme (SA) est une forme d’entreprise qui est généralement utilisée dans le cadre de gros projets ou par des sociétés cotées en bourse. Il est important de garder à l’esprit que la SA est très complexe et n’est pas adaptée à la majorité des porteurs de projet. Voici les principales propriétés juridiques de la SA.

Nous ne discuterons pas ici des particularités liées à la SA dont les titres sont autorisés à la négociation sur un marché réglementé.

Activités pouvant être exercées en SA

Les entreprises pouvant être constituées en SA sont celles qui sont autorisées et possibles dans le cadre de la légalité. Quelle que soit sa raison d’être, une SA est une société commerciale.

Certaines activités doivent impérativement être effectuées sous forme de SA, notamment les sociétés d’économie mixte ou les sociétés d’assurance (il est possible de créer également une société européenne).

De plus, d’autres activités ne peuvent pas être exercées sous forme de SA et doivent obligatoirement être pratiquées sous une forme juridique spécifique, comme les débits de tabac ou les laboratoires de biologie médicale.

Capital d’une SA

Une société anonyme doit posséder un capital minimum, lequel est fixé à :

  • 37 000 euros dans la plupart des cas,
  • ou à 225 000 euros si des titres de créance négociables sont émis.

De plus, des seuils minimum de capital sont imposés pour certaines SA qui exercent des métiers réglementés, notamment l’assurance.

Il n’est pas possible d’avoir un capital variable, à l’exception des coopératives et des SICAV.

Prise de participations dans une SA

Une SA donne aux actionnaires la possibilité de réaliser des apports en argent et des contributions en nature. Les apports en industrie ne sont pas acceptés.

Dans le cas des apports en nature, il est généralement nécessaire de nommer un commissaire aux apports. Toutefois, les associés peuvent y renoncer dans certaines circonstances (par exemple, pour les apports de titres et de biens ayant déjà fait l’objet d’une précédente évaluation).

Participants à une SA

Selon la loi, un minimum de deux personnes est requis pour la création d’une société anonyme (SA) non cotée et un minimum de sept actionnaires pour une SA cotée (depuis le 11 septembre 2016, suite à l’ordonnance n°2016-1127). Il n’y a pas de limite au nombre maximum d’actionnaires.

Les actionnaires d’une SA reçoivent des actions en échange des apports qu’ils ont effectué à la SA. Ces titres leur donnent des droits financiers (dividendes, bonus de liquidation, etc.), des droits politiques (dont le droit de vote lors des assemblées), des droits d’information (permanents et/ou préalables à chaque assemblée) et d’autres droits (comme le droit d’intenter une action en justice contre les dirigeants).

Les actionnaires d’une SA sont également tenus à des obligations, comme l’engagement à libérer l’argent et/ou les biens mis à disposition lors de la constitution et leur responsabilité limitée pour le passif social.

Gouvernance de la SA

La SA peut choisir entre deux modèles de gestion :

  • le schéma traditionnel, avec un conseil d’administration,
  • et le modèle dual, avec un conseil de surveillance et un directoire.

SA à conseil d’administration

Dans cette configuration, la gestion de la SA est organisée comme suit :

  • le conseil d’administration, composé de 3 à 18 membres (jusqu’à 24 temporairement lors d’une fusion) au maximum, qui définit les stratégies de l’activité, vérifie le bon fonctionnement de la société et a de nombreux pouvoirs (convocer l’assemblée générale, établir les états financiers…) ;
  • le président du conseil d’administration, qui doit être administrateur, coordonne et dirige les travaux du conseil d’administration ;
  • le directeur général, qui peut être la même personne que le président du conseil d’administration (on qualifie alors ce dernier de PDG), détiendra les pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. C’est lui qui représente la société à l’égard des tiers ;
  • et éventuellement les directeurs généraux délégués, dont les pouvoirs sont déterminés par le conseil d’administration en accord avec le directeur général.

Pour plus d’informations : comment fonctionne le conseil d’administration.

SA à directoire et conseil de surveillance

Dans cette deuxième configuration possible, la gestion de la SA est organisée comme suit :

  • le directoire, composé de 2 à 5 membres, détient les pouvoirs les plus étendus pour agir en tout circonstance au nom de la société dans le cadre de l’objet social et des pouvoirs dévolus à l’assemblée des actionnaires et au conseil de surveillance ;
  • le conseil de surveillance, composé de 3 à 18 membres (jusqu’à 24 temporairement en cas de fusion) maximum, contrôle et surveille la gestion de la société.

Assemblées d’actionnaires en SA

Les décisions à l’initiative de la collectivité des actionnaires doivent être prises en assemblée générale, par le biais de résolutions ordinaires ou extraordinaires en fonction de leur nature.

Avant cette réunion, un avertissement doit être envoyé aux actionnaires pour leur permettre de présenter des propositions de résolution qui seront ensuite, si elles sont acceptées, inscrites à l’ordre du jour par le conseil d’administration ou le directoire. Pour soumettre un projet de résolution, l’actionnaire doit posséder au moins 5% du capital social (quota qui est réduit par paliers pour les SA dont le capital social est supérieur à 750 000 euros).

Ensuite, la convocation de l’assemblée des actionnaires est habituellement réalisée par le conseil d’administration ou le directoire, par lettre simple ou par mail. La convocation doit notamment contenir le lieu de réunion et l’ordre du jour.

La convocation doit être transmise au moins 15 jours avant la tenue de l’assemblée (délai raccourci à 10 jours en cas de seconde convocation).

Pour que les décisions soient prises, un quorum est nécessaire, c’est-à-dire un certain nombre d’actionnaires doivent être présents pour que le vote ait lieu. Ensuite, les règles sont les suivantes si les statuts ne prévoient pas de majorité plus élevée :

En assemblée générale ordinaire :

  • première consultation : à la majorité des voix des actionnaires présents ou représentés, avec un quorum nécessaire d’au moins un cinquième des actions ayant droit de vote,
  • seconde consultation : à la majorité des voix des actionnaires présents ou représentés, sans quorum nécessaire.

En assemblée générale extraordinaire :

  • première consultation : à la majorité des deux tiers des voix des actionnaires présents ou représentés, avec un quorum nécessaire d’au moins un quart des actions ayant droit de vote,
  • seconde consultation : à la majorité des deux tiers des voix des actionnaires présents ou représentés, avec un quorum nécessaire d’au moins un cinquième des actions ayant droit de vote.

Des assemblées spéciales peuvent également être organisées.

Enfin, les décisions suivantes doivent être prises à l’unanimité des actionnaires :

  • changement de nationalité de la société,
  • transformation en SNC ou en SAS,
  • augmentation de l’engagement des actionnaires.

Particularités légales de la SA

Voici les principaux aspects juridiques de la SA :

  • la SAS doit systématiquement avoir un nom commercial ;
  • la durée de vie de la société est fixée dans les statuts, elle ne peut pas excéder 99 ans ;
  • la date de fin de l’exercice comptable, chaque exercice a une longueur de 12 mois sauf cas exceptionnel (en particulier pour le premier exercice),
  • les transferts d’actions sont libres en principe mais les statuts ou un pacte d’actionnaire peuvent les réglementer.
  • un commissaire aux comptes doit être désigné de façon obligatoire,
  • la SA peut lancer une offre publique de titres.

Rédiger les Statuts d’une SA

Lors de la création d’une Société Anonyme, il est impératif de rédiger des statuts qui comportent des informations particulières. Ces mentions obligatoires incluent :

  • la forme juridique : société anonyme,
  • la durée de la société,
  • la dénomination sociale,
  • l’objet social,
  • le siège social,
  • le montant du capital social,
  • la forme des actions,
  • pour chaque catégorie d’actions émises, le nombre d’actions et la nature des droits particuliers attachés à celles-ci et, selon le cas, la part du capital social qu’elle représente ou la valeur nominale des actions qui la composent,
  • l’identité de chaque actionnaire qui effectue un apport en nature, l’évaluation du bien et le nombre d’actions reçues en contrepartie,
  • l’identité des actionnaires qui bénéficient d’avantages particuliers,
  • si c’est prévu, les conditions d’agrément pour les acquéreurs d’actions,
  • les modalités de fonctionnement des organes de la société anonyme,
  • l’identité des premiers administrateurs ou des premiers membres du conseil de surveillance,
  • l’identité des premiers commissaires aux comptes, s’il y en a,
  • les modalités de répartition du résultat, de constitution des réserves et de répartition du boni de liquidation,
  • et l’identité de toutes les personnes qui ont signé ou au nom de qui ont été signés les statuts.

Outre ces mentions obligatoires, les actionnaires de la SA peuvent inclure des clauses supplémentaires dans les statuts. Ces derniers doivent être rédigés par écrit, par acte sous seing privé ou par acte notarié. Toute modification des statuts nécessite une décision extraordinaire des actionnaires (sauf rares exceptions).

Processus de formation de la SA

Pour mener à bien la mise en place officielle d’une SA (non cotée), les initiateurs doivent adresser un dossier de constitution au centre des formalités des entreprises dont ils relèvent, qui devra inclure:

  • une version signée des statuts par tous les actionnaires,
  • un formulaire M0 rempli et signé par le dirigeant (ou un représentant désigné) en trois exemplaires,
  • un mandat du dirigeant s’il ne signe pas personnellement le formulaire M0,
  • une attestation du dépositaire des fonds avec une liste des souscripteurs,
  • un certificat de publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales,
  • une justification de l’utilisation régulière des locaux qui constituent le siège social,
  • pour les activités soumises à autorisation: une copie de justificatif requis pour l’exercice de l’activité,
  • un exemplaire éventuel du rapport du commissaire aux apports,
  • l’acte de nomination du commissaire aux comptes et de son suppléant,
  • l’acte de nomination des organes de gestion, d’administration, de direction, de surveillance et de contrôle,
  • pour les membres des organes de gestion, d’administration, de direction, de surveillance et de contrôle: une déclaration de non-condamnation, un certificat de filiation et une copie d’une pièce d’identité. S’il s’agit d’une personne morale, un extrait du registre du commerce et des sociétés en version originale datant de moins de 3 mois,
  • pour les représentants des personnes morales: un exemplaire de l’acte octroyant la qualité de représentant permanent,
  • les frais de greffe liés à l’enregistrement de la société.

Nomination d’un commissaire aux comptes pour une SA

Les dispositions relatives à la nomination d’un commissaire aux comptes en SA ont été modifiées par la Loi PACTE. Une SA n’est plus tenue de nommer un CAC dès sa création, depuis le 27 mai 2020.

Dorénavant, les mêmes règles s’appliquent pour toutes les sociétés commerciales (SARL/EURL, SAS/SASU, SNC…). Une SA doit désigner un CAC lorsqu’elle franchit deux des trois seuils suivants :

  • 8 millions d’euros de chiffre d’affaires hors taxes net,
  • 4 millions d’euros de total de bilan,
  • 50 salariés.

Ces seuils s’apprécient au niveau de la société ou du groupe qu’elle forme en tant que société mère.

Si, par contre, elle fait partie d’un groupe (dépassant 2 des 3 seuils énoncés ci-dessus), elle doit avoir son propre CAC lorsqu’elle franchit 2 des 3 seuils suivants :

  • 4 millions d’euros de chiffre d’affaires hors taxes net,
  • 2 millions d’euros de total de bilan,
  • 25 salariés.

Les associés représentant une certaine part du capital peuvent également demander la nomination d’un commissaire aux comptes (10% pour la désignation en justice et 33,33% en cas de demande motivée auprès de la société).

 

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